Vivre des paris sur les courses hippiques ?
C’est une question que tous les turfistes se posent à un moment ou à un autre, notamment lorsqu’ils sont dans une série de pronostics pmu gagnants. Cela semble tellement facile de gagner de l’argent avec un bon pronostic pmu, et les résultats sont si rapides que souvent il est possible de perdre pied. Mais la bankroll descend souvent aussi vite qu’elle n’est montée, d‘autant plus si les paris ne sont pas encadrés par une gestion financière rigoureuse. Quoi qu’il en soit c’est une question légitime, et nous allons essayer d’y répondre le plus honnêtement possible.
Gagner un SMIC en
jouant au turf, un pari très risqué
Les parieurs professionnels
Semi-pro, la voie de la
raison
Gagner un SMIC en jouant au turf, un pari très risqué
Les choses trop faciles cachent en général une complexité masquée par un biais cognitif récurrent : l’appât du gain, l’argent rapide. Le domaine des paris sportifs et hippiques n’échappe pas à cette règle. Imaginons que nous ayons pour ambitions de vivre uniquement de nos gains et que nous visions un salaire mensuel de 1 500 euros (soit à peine plus que le SMIC brut). En considérant que nous allons travailler tous les jours du mois et qu’en moyenne les mois font 30 jours, il nous faudra donc gagner tous les jours 50 euros pour tenir notre objectif. En tant que turfistes expérimentés, nous savons que le type de paris le moins taxé et le moins spéculatif est le pari simple gagnant. Les statistiques indiquent qu’en moyenne un pari simple gagnant rapporte 9 euros pour 1 euros de mise, soit un gain moyen net de 8 euros. En jouant des mises de 10 euros, nous aurons donc des gains de 80 euros. En jouant donc 3 chevaux par jour en simple gagnant avec des mises de 10 euros par cheval, nous pourront donc espérer tenir notre objectif. Les paris pourront se faire sur 3 chevaux de la même course ou bien 3 chevaux dans des courses différentes. Mais bien évidemment, il faudra systématiquement gagner TOUS les jours ! 100 % de réussite en 3 chevaux en simple gagnant, c’est la performance à atteindre, et les turfistes qui y arrivent en France se comptent certainement sur les doigts d’une seule main. Ce sont des parieurs professionnels.
Les parieurs professionnels
Vivre de ses gains au turf, ça signifie aussi que les paris deviennent la principale source de
revenu, c’est donc
aussi une activité à temps complet, ça devient un vrai travail. Or c’est un point qui est souvent
négligé par les
parieurs amateurs. En effet, les choses changent lorsqu’on parie pour manger et plus seulement pour
s’amuser et
"mettre du beurre dans les épinards", la pression n’est plus du tout la même. Il est nécessaire
d’être très
fort psychologiquement. Les parieurs professionnels sont peu nombreux dans le monde, et encore plus
rares en
France, notamment depuis la mise en place de la régulation via l’ARJEL. En effet, les taux de
redistribution
des gains ont nettement diminué (en raison des protections mises en place pour éviter les phénomènes
d’addiction
aux jeux d’argents). L’analyse qui était faite auparavant en une poignée de minutes va devenir un
travail de plusieurs
heures, car le pronostic devra être systématiquement gagnant. Chez les parieurs pros, l’analyse des
courses passe par
l’analyse de données massives, la prise de note constante et régulière sur les chevaux repérés, sur
leurs
comportements, mais aussi et surtout par le visionnage de nombreuses vidéos de courses. Des heures
rivées
à l’écran pour décortiquer les courses, décrypter le langage des chevaux, leurs forces, leurs
faiblesses,
leur potentiel, comprendre la stratégie des entraîneurs, afin d’extraire la moindre information
utile. Chaque
jour ils refont les courses.
Et c’est un travail qui occupe les professionnels à longueur de journée, y compris les week-end et
les jours férié.
Autant dire qu’il faut vraiment réfléchir aux conséquences sur la vie privée, car lorsqu’on souhaite
vivre du turf
on ne peut pas faire les choses à moitié sans risquer de tout perdre.
Semi-pro, la voie de la raison
Même s’il y aura toujours des exceptions pour prouver qu’il est possible de vivre des paris hippiques, la très grande majorité des turfistes ne pourra que compléter un salaire ou une retraite en jouant aux courses, avec un statut de semi-pro, de passionné gagnant, et c’est probablement là qu’on appréciera le mieux les paris hippiques, sans le stress de tout perdre en cas de trop long draw down.
N’oubliez jamais, les paris hippiques doivent rester un loisir, une source de distraction, mais en aucun cas vous ne devriez décider d’en faire un métier.
Les semi professionnels qui ont su garder la tête sur les épaules l’expliquent très bien d’ailleurs quand on discute avec eux. Ils ont su trouver un juste équilibre satisfaisant à tous égards : psychologiquement et financièrement. Leur secret pour préserver leur santé mentale et financière ? Jouer comme un matelassier, c’est-à-dire jouer la sécurité avec des chevaux béton, toujours en Simple Gagnant ou en Simple Placé suivant les cotes, afin de se constituer une cagnotte pour des jeux plus risqués comme le Couplé, le Trio ou le Multi. En clair leur "coups sûrs" financent leurs paris à très hauts risques, qui peuvent potentiellement leur faire toucher le jackpot. Ils s’auto financent. Quand ils touchent un gros gain, ils en sortent immédiatement la moitié de leur compte pour ne pas céder à la tentation de toujours miser plus gros et plus souvent. Ce ne sont pas des joueurs addictifs. Ce sont des parieurs passionnés qui ont trouvé un mode de fonctionnement qui concilie à la fois leur passion des courses et leur envie naturelle de gagner de l’argent, faisant ainsi des courses une source d’adrénaline saine et raisonnée.