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Sébastien Guarato

Roxanne Griff, Rapid Lebel, Bold Eagle... Sébastien Guarato ne fabrique que des cracks. Son visage jovial et familier éternellement dissimulé sous la visière de sa casquette est facilement identifiable sur les hippodromes. C’est l’un des meilleurs entraineurs de trotteurs français, aussi respecté pour son travail que pour son honnêteté. Avec autant de pensionnaires entrés dans la légende, il a d’ores et déjà inscrit son nom au tableau des grands noms de l’histoire des courses, aux côtés de Roger et Louis Baudron, Henri Levesque, ou la famille Gougeon.

Naissance d'une passion

Il voit le jour en 1972 à Bordeaux, d’un père employé des services portuaires et d’une mère préparatrice en pharmacie. C’est vers l’âge de 14 ans qu’il décide de se diriger vers le monde des courses. Son père l’emmène régulièrement avec lui sur les hippodromes. Sébastien ne connait rien au métier, ni même aux chevaux, mais il doit à ce moment-là, choisir sa voie. Il se forme à l’ancienne auprès de Marcel Cherruau, un entraineur renommé installé à Caen, aujourd’hui retiré de la compétition. Puis il prend son envol, s’installe seul à l’âge de 21 ans et devient entraineur professionnel l’année suivante, en 1994.

L'ascension d'un entraineur de champions

Sébastien Guarato va ensuite traverser quelques années de galères jusqu’en 2001. Albert Dauphin, le père de Philippe et Pascal, propriétaires de l’élevage des « de Montfort » lui confie des chevaux à l’entrainement, dont Ipsos de Montfort, avec lequel il remportera un groupe 1 en janvier 2001. Ensuite, tout s’enchaine. Dans le milieu, on dit de lui qu’il a du talent pour faire avancer les chevaux. Il est contacté par d’autres propriétaires prestigieux comme l’Ecurie des Charmes ou le Haras de St-Martin. Le domaine s’agrandit et les exploits en course se multiplient. Il a entrainé les plus grands : Bold Eagle en tête. C’est aussi lui qui se cache derrière les triomphes du champion Facetime Bourbon, véritable machine de guerre qui n’a jamais fini plus loin que 2ème en 36 courses (à l’exception d’une seule disqualification pour allures irrégulières).

En 2003, il fait l’acquisition une ruine posée sur un terrain de 15 hectares près de Moulins-la-Marche, dans l’Orne, à quelques kilomètres d’un autre célèbre entraineur et driver : Franck Anne. Aujourd’hui, le Haras de la Meslerie regroupe 4 sites séparés couvrant, en tout, 200 hectares de verdure normande. Une vingtaine de personnes veille à l’entretien des confortables installations du centre d’entrainement et chouchoute les 200 pensionnaires confiés à Sébastien. L’atout majeur des lieux : plusieurs pistes privées, dont l’une montante, spécialement étudiée pour entrainer les chevaux destinés à courir sur la grande piste de Vincennes.

Le haras est également devenu une station de monte réputée. Des dizaines d’éleveurs y conduisent leurs meilleures poulinières dans l’espoir d’obtenir un futur champion produit par Carat Williams, Prince d’Espagne, Cash and Go, ou encore Bold Eagle. C’est aussi chez lui que les prétendantes à Facetime Bourbon lui sont présentées. Les premiers poulains issus de ce cheval absolument hors normes sont déjà là. Il faudra toutefois encore un peu de patience car ils ne devraient faire leur apparition sur les pistes que l’année prochaine.

Un flair hors du commun pour identifier les futurs stars

Sébastien Guarato sait détecter le potentiel d’un poulain. Il en garde une soixantaine près de lui sur les 20 hectares du site principal, les autres chevaux étant répartis entres les 3 autres sites et le centre d’entrainement de Grosbois, en région parisienne. Choyés comme des princes, les chevaux suivent des programmes d’entrainement techniques et progressifs adaptés à leur niveau et leurs particularités. Une méthode qui porte ses fruits, puisque partie de rien il y a 20 ans, l’écurie Guarato a encaissé 4,5 millions d’euros de gains en 2020. Des résultats exceptionnels, mais inférieurs au niveau record de 2014, avec 5,6 millions d’euros de recettes cette année-là.