Ioritz Mendizabal
Ce jockey solitaire et taciturne a 4 cravaches d'or à son palmarès. À plus de 45 ans, cet Espagnol reste un cavalier incontournable des hippodromes du monde entier.
1974. Une année de grands crus étrangers pour l'hippisme français
Naît en 1974, aux États-Unis, Exceller, un cheval d'exception. La même année, la reine d'Angleterre est à Chantilly pour y voir sa jument Highclere gagner le prix de Diane ; et dans une petite ville du Pays basque espagnol naît Ioritz Mendizabal. Son père travaille dans une banque, sa mère est enseignante. C'est sa grand-mère qui lui donne le goût de l'équitation en lui prêtant son vieux cheval, Cris.
Bientôt, il ne pense plus qu'à l'équitation. Il veut être jockey. Cela préoccupe ses parents, ayant pour lui d'autres ambitions. Ils s'imaginent que ce n'est qu'un rêve de gosse, comme celui d'être pompier, et que cela lui passera avec l'âge. Ils se trompent.
En France depuis l'âge de 14 ans
Ioritz a les idées claires, "exagérément" claires, raconte son père. À 14 ans, il présente à ses parents une brochure de l'école des courses hippiques de Mont-de-Marsan. C'est là qu'il veut étudier. Son père et sa mère auront l'intelligence d'appuyer son projet.
Déterminé, sans parler la langue, loin du pays, il entre à l'école de Mont-de-Marsan. Le dur apprentissage dure trois ans. Il apprend méthodiquement son métier. Son modèle de cavalier est Cash Asmussen. Il vit une vie d'ascète : avec ses 1,71 mètre (un rien au-dessus de la moyenne des jockeys) il doit maintenir 53 kilos. Fort de caractère, il y arrive sans peine, en se limitant seulement sur son point faible, le chocolat noir.
Une longue carrière
Une fois sa formation terminée, il s'installe à Pau. Il entre comme apprenti chez Michel Laborde. Deux ans plus tard, en 1990, il remporte sa première victoire avec Ninive La Douce.
En 1991, Jean-Claude Rouget l'engage, il rentre dans la cour des grands. Il restera de longues années dans l'équipe de Rouget et malgré des hauts et des bas dans leurs relations, ils resteront jusqu'à nos jours les partenaires de nombreux succès.
2004 est sa grande année. Il gagne sa première Cravache d'or. Et la consécration vient en 2008 : avec Vision d'Etat, il gagne le Jockey Club. La même année est celle de sa consécration internationale en gagnant le Arlington Million.
En 2005, il chute lourdement sur l'hippodrome de Toulouse. Il en sort plus déterminé encore, en déclarant : « Tu ne peux pas monter à cheval en pensant aux risques. Si tu penses, tu es mort. »
En 2010, Ioritz gagne sa quatrième cravache d'or et en 2011, il passe la barre mythique des 2 000 victoires.
Ensuite sa carrière connaît des moments plus noirs. Sur le point de fêter ses 40 ans, il revient au sommet en 2014.
Un caractère adapté au métier de jockey
L'obstiné Mendizabal jamais ne s'arrête. Il parcourt 130 000 kilomètres par an en voiture, sans compter les avions. Une vie nomade et solitaire, dont sa vie privée se ressent. Il se marie deux fois et à sa fille unique, Inès, il déconseille le métier de jockey.
Ioritz est solitaire, discipliné et toujours concentré : il ne parie pas, il n'a jamais été inquiété par les services antidopage, et il n'a pas une seule fois été cité dans des cas de courses truquées.
Il n'a pas d'amis parmi les jockeys. On ne peut pas être l'ami de qui a le même objectif, gagner.
Et la retraite ?
La ferveur et la détermination que Ioritz a démontrées durant toute sa carrière écartent l'hypothèse d'une retraite. En effet, après quelques années plus discrètes, il revient en force en 2020 et gagne deux G1.
Qu'est-ce qui motive encore Mendizabal ? Peut-être le fait de n'avoir jamais gagné l'Arc de Triomphe. Mais il est encore jeune, il n'a que 47 ans.
- gains cumulés : 37 879 585 €
- nombre total de victoire : 1 665
- taux de réussite SG : 11%
- taux de réussite SP : 30%
- rapport moyen SG : 6.40 €
- rapport moyen SP : 2.60 €
- entraîneur favori : Jean-Claude Rouget
- hippodrome favori : Le Croisé Laroche
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