La piste
La piste est l’une des conditions de courses dépendant de l’hippodrome qui a le plus de conséquences sur les performances des chevaux. Tous les chevaux sont affectés, notamment par la nature et l’état de la piste sur laquelle il vont courir, mais tous ne le sont pas de la même façon, ce qui aura nécessairement un impact sur votre pronostic hippique.
La piste a une
influence directe sur les performances des chevaux
Les différents types de piste
Le pénétromètre
pour estimer l’état d’une piste
L’état de la piste :
une variable qui peut bouger !
La piste a une influence directe sur les performances des chevaux
La piste d’un hippodrome est, comme la piste d’un circuit de formule 1, un élément déterminant quant
à la
façon dont le cheval va pouvoir courir.
La piste en mâchefer de Vincennes présente l’avantage d’être relativement stable au cours de
l’année, de par la
nature même de son revêtement quasi insensible aux intempéries. En revanche c’est une piste
particulièrement
abrasive qui peut abîmer la corne des chevaux, raison pour laquelle le déferrage sur ce type de
piste se
réfléchit à deux fois...
Les conditions météorologiques et l’entretien des pistes peuvent par ailleurs conduire à différentes qualités de terrain, sur les pistes engazonnées évidemment, mais aussi sur les pistes en sable qui changent beaucoup avec l’hydrométrie et qui peuvent devenir un véritable enfer à courir.
Chaque cheval présente une appétence à un type de piste, à un type d’état de la piste et à une distance de course particulièrement dans le cas des pistes en herbe. En identifiant les types de terrains dans lesquels un cheval est à l’aise, le turfiste est en mesure d’optimiser son pronostic pmu lorsque qu’une course se présente avec les bonnes conditions.
Les différents types de piste
Il existe 6 types de pistes utilisées pour les courses hippiques :
- Herbe
- Sable fibré
- Cendre
- Sable
- Pouzzolane
- Mâchefer
- Gazon
Connaître les particularités de ces pistes d’hippodrome peut s’avérer capital pour faire un prono gagnant.
Les pistes en herbe
C’est incontestablement le type de sol le plus répandu pour les pistes d’hippodrome. Historiquement, les premiers hippodromes disposaient tous des pistes en herbe, plus ou moins bien entretenues. Avec le développement des courses de chevaux, les hippodromes les plus prestigieux ont mis en place des procédures d’entretien très pointues et l’herbe a été remplacée par un gazon qui est presque aussi bien soigné que celui d’un terrain de golf.
France-galop a fait réaliser une étude très intéressante sur l’état des pistes engazonnées dont il a la gestion (hippodrome d’Auteuil, Chantilly, Deauville, Longchamp, Maisons-Laffitte et St Cloud). Cette étude, même si elle ne révèle rien d’inattendu, souligne le fait que pour des surfaces qui semblent identiques en apparence (gazon), la sensibilité aux tassements (la fermeté de la piste en quelque sorte) est différente en fonction des hippodromes. Ainsi le sol de l’hippodrome de Maisons-Laffitte est très argileux, ce qui provoque des difficultés quant à l’évacuation de l’eau en cas de pluie, malgré la présence abondantes de limons dans le sol. Ce n’est pas le cas des hippodromes de St Cloud et Auteuil qui disposent d’un sol plutôt sableux, permettant une meilleure évacuation des précipitations. Toutefois, dans le cas de l’hippodrome de St Cloud, la teneur en sable n’est pas uniforme sur toute la piste, ce qui peut conduire à des différences notables de l’état de la piste, alors que dans le cas d’Auteuil où la piste a été créée artificiellement, le sable en sous sol a été épandu de façon plus homogène.
L’herbe est utilisée aussi bien pour les épreuves de trot que de galop, et les courses d’obstacles ont systématiquement lieu sur des pistes engazonnées afin de préserver les articulations des chevaux, les autres surfaces étant beaucoup trop dures pour amortir les réceptions de sauts d’obstacles.
Les pistes en sable / fibre / PSF
Les pistes à base de sable sont moins répandues mais avec l’apparition des PSF (Piste en Sable Fibré)
depuis
le début des années 2000, elles ont tendance à se démocratiser. L’intérêt des pistes en sable fibré
c’est
qu’elles présentent une plus grande constance malgré les variations climatiques, ce qui permet une
exploitation de la piste tout au long de l’année. L’inconvénient de ce type de piste, c’est qu’elles
sont vraiment à part,
et qu’on ne peut les assimiler ni à des terrains secs, ni à des terrains souples. Il faut donc
connaître
l’appétence du cheval pour ce type de piste pour pouvoir ajuster le pronostic. Son historique de
performances
sur les autres surfaces devient donc d’une utilité relative.
On dénombre une quinzaine d’hippodromes disposant de PSF, essentiellement en province et surtout
dans le sud de
la France.
Évidemment, le sable étant un support très meuble, il ne constitue pas une surface de choix pour la traction d’un sulky : les PSF sont donc réservées pour les épreuves de galop.
Les pistes en cendrée, pouzzolane et mâchefer
Toutes ces pistes aux revêtements durs sont supports des épreuves de trot. La pouzzolane est une
roche
naturelle constituée de projections volcaniques. Mélangée avec la terre de la piste sous forme de
poudre,
elle donne une couleur rouge orangée caractéristique et très reconnaissable. Les propriétés de la
pouzzolane facilitent l’évacuation de l’eau et le drainage de la piste.
Quant au mâchefer, c’est un résidu issue de la combustion du charbon. De couleur noire,
particulièrement dur,
il donne des pistes de turf très rapides, mais nécessite un entretien méticuleux. L’une des plus
célèbres
pistes en mâchefer est
la piste de Vincennes
qui est constituée d’une épaisseur de 20 cm de mâchefer.
Le pénétromètre pour estimer l’état d’une piste
Au-delà des considérations générales qu’il est bon de connaître sur les hippodromes disposant de
pistes en
herbe, il est crucial de s’appuyer sur l’état du terrain le jour de la course pour ajuster son
pronostic
de turf. Dans le cas des pistes en herbe,
le terrain est qualifié à l’aide d’un pénétromètre.
Le pénétromètre est un simple poids en forme d’obus, qu’on laisse tomber au sole d’une hauteur fixe
prédéfinie. On mesure alors l’enfoncement du pénétromètre dans le terrain. Un pénétromètre de
3.4 signifie qu’il s’est enfoncé de 3.4 cm dans le sol. Plus la valeur est élevée, plus le terrain
est souple.
On distingue ainsi différents états possibles pour un terrain de turf :
- très léger,
- léger,
- bon,
- souple,
- très souple,
- collant,
- lourd,
- très lourd
Chaque cheval a une plage de terrain pour laquelle ses performances seront maximales et on ne peut
les
connaître à priori. C’est seulement à partir de l’étude de l’historique des courses d’un cheval
qu’on
peut déterminer ses terrains préférés et en tenir compte dans les pronostics pour ses prochaines
courses.
Certains chevaux adorent par exemple les terrains lourds, on les appelle des "nageurs".
D’autre seront au contraire plus à l’aise sur des terrains secs.
L’état de la piste : une variable qui peut bouger !
Suivant la nature de la piste, nous avons vu que l’état d’une piste pouvait changer au cours des
saisons et
des journées, en fonction de la météo du jour mais aussi de la météo de la veille !
En réalité, l’état d’une piste change même d’heure en heure, au cours de la réunion, au fur et à
mesure du
déroulement des courses.
Par exemple un terrain souple en début de réunion vers 12h en automne peut devenir léger en fin de
réunion
vers 17h si la journée est ensoleillée ou souple, voire très souple, si la journée a été humide. La
nature
du terrain évolue aussi en fonction du nombre de courses précédemment courues. Il est ainsi courant
qu’une
position à la corde pour une course de galop soit avantageuse en début de réunion sur un terrain
souple. Mais
la piste va se dégrader avec le passage des chevaux, la rendant particulièrement souple en fin de
réunion ce
qui peut être handicapant pour le cheval de corde selon son appétence pour ce type de terrain.
Etudiez donc attentitevement
l'état du terrain et le
numéro de corde
des chevaux de votre prono pour éviter les mauvaises surprises.